Rédacteurs en chef de la rubrique : Frédéric Huet,
Pascal Jollivet-Courtois, Yann Moulier Boutang

Nous vivons aujourd’hui une révolution, qui nous fait « basculer d’une économie fondée sur l’échange et la production à une nouvelle économie de pollinisation et de contribution ». Voilà ainsi formulées la sortie du capitalisme industriel et l’entrée dans le capitalisme cognitif. Cette nouvelle grande transformation n’acte pas une sortie du système capitaliste mais l’entrée dans son troisième stade (après ceux, mercantiliste et industriel) caractérisé par un nouveau régime d’accumulation, les immatériels, et une nouveau mode de production fondé sur la production cognitive en réseau, décentralisée. Le maintien d’une logique d’exploitation et de valorisation marchande de cette production cognitive atteste en quelque sorte à la fois du maintien de la dynamique capitaliste mais également de son renouvellement profond dans l’orientation de son appropriation de la valeur créée.

Rédacteurs en chef de la rubrique : Clément MABI - Julien ROSSI - Laetitia DELLA TORRE

Cette rubrique présente des recherches procédant d’approches socio-politiques et philo-politiques qui envisagent le numérique comme instrument d’actions publiques et/ou d’actions militantes référées aux idées de participations citoyennes (démocratie participative, démocratie technique, démocratie numérique... ). Il s’agit notamment de comprendre comment les citoyens s’expriment sur ces sujets, s’approprient voire subvertissent les dispositifs numériques de communications ou de contrôle des communications. Il s’agit également d’élargir les recherches sur les controverses du champ des institutions législatives et administratives vers le champ des discussions publiques, des actions sociétales, jusqu’à celui des “réactions esthétiques” ordinaires (rejet, dégoût, silence, rassemblement festif contestataire, interventions artistiques...), en attirant l’attention sur la variété de méthodes et de raisonnements pratiques mobilisées par les participants. Il s’agit enfin d’examiner ce que le numérique induit comme représentations sociales et pratiques sociales porteuses de reconsidérations dans les conceptions de la démocratie.

Rédacteur en chef de la rubrique : Xavier Guchet

La philosophie des techniques est devenue une branche à part entière de la discipline « philosophie », au même titre que la philosophie des sciences par exemple. Elle a connu un essor considérable à l’échelle internationale ces quarante dernières années, porté par des communautés dynamiques et structurées autour de sociétés savantes, de départements universitaires et de centres de recherche dédiés, de revues spécialisées, de congrès et colloques très nombreux etc. En France, la philosophie des techniques bénéficie d’une moindre reconnaissance institutionnelle et n’est pas aussi développée qu’ailleurs. La situation est toutefois en train de changer et une communauté de chercheurs, très hétérogène au demeurant, est en voie de constitution. Des postes d’enseignants-chercheurs sont désormais fléchés en philosophie des techniques, des programmes de recherche sont en cours. L’UTC abrite depuis 2017 une société savante, la Société Francophone de Philosophie de la Technique.
Dans ce contexte, la rubrique « Philosophie des techniques » des Cahiers Costech a pour vocation d’éditer tout type de document (articles, travaux en cours, synthèses de colloques, rapports, mémoires etc.) susceptible de donner une visibilité à la recherche en philosophie des techniques de langue française et au dynamisme de cette jeune communauté en émergence.

Rédactrices en chef de la rubrique : Zam-Zam Abdirahman,
Ana Maria Kriwouruska, Hanitra Randrianasolo

Il ne se passe plus un jour sans que les mots « innovation » et « durabilité » ne soient discutés au sein de nos sociétés et de ses différentes organisations. L’accueil de "l’innovation technologique" et de la "durabilité économique" s’y présente souvent comme une évidence, si bien qu’elles continuent à constituer des thèmes de recherche, de recherche-actions clés. "Durabilité économique" et ’"innovation technologique" ne souffrent point de vulgarisation ou de publicisation, presque à tous les niveaux de la réflexion et de l’action qu’elle soit publique ou privée ; ce qui n’est pas le cas des autres catégories d’innovations et de durabilité et plus encore de "soutenabilité". C’est ainsi, que dans une démarche pionnière, cette rubrique se propose d’accueillir et de publier des travaux axés sur la soutenabilité sociétale et/ou environnementale des innovations ainsi que leur inscription dans une perspective de "développement durable". Toutes les contributions d’ordre théorique, conceptuel, opérationnel, empirique… qui permettent une avancée de la connaissance sur ces sujets, que nous ne souhaitons plus voir « délaissés » à un niveau avancé de la recherche et de l’action sont les bienvenues. Les contributions des jeunes chercheur-e-s sont fortement encouragées.

Rédacteurs en chef de la rubrique : Michel J.F. Dubois,
Loïc Sauvée

Pourvoyant la société en nourriture, matériaux, énergie et divers services, l’agriculture est une activité économique majeure traversée par de différents enjeux sociétaux, et aussi le lieu de multiples interactions entre l’homme (l’agriculteur et ses réseaux sociotechniques), le vivant animal et végétal, les techniques constituantes et constituées, le tout s’inscrivant dans l’espace de communautés humaines tant rurales qu’urbaines. Pour l’activité agricole, ces dimensions constitutives et constituantes de la technique, prise dans son sens simondonien, sont contingentes aux conditions concrètes de son déploiement spatial et institutionnel sur le temps long. L’agriculteur mobilise en effet le vivant, agit à la fois sur et avec le vivant, dans un espace donné. L’activité agricole s’opérationnalise donc en système où territoires et acteurs définissent, et redessinent en permanence, leurs espaces de configurations et d’interactions sociotechniques.

Comprendre le fait technique agricole et son évolution c’est donc tenter de saisir ce mouvement et sa généalogie, dans ces différents espaces constitutifs et constituants. C’est également tenter d’appréhender le fait que ces transformations agrotechniques sont un vaste champ des possibles, avec de nombreuses opportunités permises par les potentialités quasi infinies d’invention, d’innovation, de concrétisation, solutions souvent implémentées par les agriculteurs eux-mêmes. Cette rubrique entend proposer des textes qui interrogent les sens que peuvent prendre ces transformations de la technique dans l’agriculture contemporaine, à partir de regards croisés de chercheurs en histoire et philosophie des techniques, en sociologie des techniques, en économie de l’innovation agrotechnique, en sciences de la décision et de l’action agricole, mais également à partir de témoignages et de récits d’agriculteurs impliqués dans ces transformations.

Rédacteurs en chef de la rubrique : Florent Pasquier,
Michaël Vicente

Cette rubrique regroupe des contributions qui interrogent les liens qui se tissent entre les domaines de l’éducation et du numérique. Parce que ces objets et ces champs sont maintenant régulièrement étudiés et documentés, il s’agira ici d’aller au-delà d’un déterminisme socio-technique pour donner à voir des approches et des réflexions multi/inter/transdisciplinaires de ces questions qui dépassent les simples constatations d’évidentes apparences. Qu’il s’agisse de l’introduction et des usages du numérique à l’école, au lycée, à l’université, dans la formation pour adulte ou pour la formation permanente, il nous semble que les approches multi-référentielles ​et situées permettent une analyse plus fine de la diversité des dispositifs techniques et​ aussi​ institutionnels observés et constituent des leviers pertinents à l’étude et à la compréhension de leurs enjeux pédagogiques, techniques, cognitifs, sociaux, économiques, politiques et philosophiques.

Rédacteurs/trices en chef de la rubrique : Gunnar Declerck,
Gaëlle Garibaldi, Charles Lenay

Les dispositifs de suppléance perceptive sont une occasion originale et puissante pour une étude empirique expérimentale de la constitutivité technique de l’expérience humaine. Depuis les opérations cognitives, perceptives ou réflexives, jusqu’aux activités de la cognition sociale nous accueillerons ici les travaux qui, dans un dialogue avec la phénoménologie, cherchent à dégager les mécanismes de la constitution du sens vécu. Ces recherches technologiques, à la fois phénoménologiques et expérimentales, pourront concerner aussi bien la compréhension des mécanismes fondamentaux, biologiques et techniques, de la cognition individuelle ou collective, que le design d’innovations pratiques et socialement pertinentes.

Rédacteurs/trices en chef de la rubrique : Bruno Bachimont (2022-en cours), Serge Bouchardon (2017-en cours), Isabelle Cailleau (2022-en cours), Stéphane Crozat (2017-2022).

Nous entendons par littératie numérique un ensemble de connaissances et de compétences - susceptibles d’être enseignées - relatives aux spécificités de la technologie numérique et des transformations de pratiques qu’elle induit. L’enjeu de ces recherches est de rendre visible le milieu numérique contemporain, de façon à rendre possible une posture critique permettant d’y agir et d’y interagir de manière éclairée. Il s’agit ainsi de construire des éléments d’une littératie numérique qui ne se réduise pas à une maîtrise des outils mais qui repose sur une compréhension de leurs conditions de possibilités techniques, des transformations qu’elles induisent pour les pratiques et de leurs conséquences socio-politiques.

Rédactrices en chef de la rubrique : Marie Chedru
Fatma Fourati-Jamoussi

Nous observons, en France notamment, que les formations d’ingénieurs sont fortement parties prenantes avec les problématiques du développement durable : extraction de ressources non renouvelables, énergie, transformation alimentaire, environnement, territoire, production agricole, et que les orientations stratégiques et opérationnelles des Ecoles évoluent vers une vision du développement durable réflexive, intégrative et perceptive. Ces orientations sont porteuses tout à la fois d’opportunités et de contraintes, impliquant créativité et innovation. Cette approche permet en effet de sensibiliser les élèves-ingénieur.e.s à leur responsabilité face aux enjeux du développement durable. Néanmoins les questions soulevées par ce lien entre innovation, DD et formation des ingénieurs sont complexes et ouvrent de nombreuses pistes de réflexion.

Parmi celles-ci :
► Comment intégrer les problématiques du développement durable comme un système d’opportunités et de contraintes obligeant d’un côté à repenser la formation et de l’autre à ouvrir les élèves-ingénieur.e.s à la créativité, l’innovation et l’entrepreneuriat pour résoudre les contradictions apparentes entre les principes économiques et les conditions techniques, sociales et environnementales ?
► Comment ce nouveau contexte peut-il conduire à l’innovation autant dans les pratiques pédagogiques, que dans le contenu des enseignements et dans l’attitude à promouvoir près des élèves vis-à-vis de leur environnement ?

Toutes les réflexions et les contributions qui se situent dans les perspectives de ce type de questionnement sur « le développement durable, l’innovation et l’entrepreneuriat dans les formations d’ingénieurs », « l’innovation pédagogique et les liens entre les formations d’ingénieurs et la recherche technologique », sont les bienvenues dans cette rubrique.

Rédaction en chef de la rubrique : Fabiana Fabri
Loïc Sauvée

L’objectif de cette rubrique est d’interroger les rapports entretenus entre la notion de territoire, souvent défini comme « la constitution d’un espace de coopération entre différents acteurs avec un ancrage géographique pour révéler des ressources particulières et faire apparaître des solutions inédites » (Zuindeau et Pecqueur, 2018), et la notion de soutenabilité. A L’aune de ces deux notions polysémiques, la rubrique propose de manière privilégiée des travaux mettant en évidence les dimensions interdisciplinaires. Le "territoire soutenable" sera défini par le croisement d’analyses spatiales des données, de jeux des acteurs, de leurs modes de coordination, et des ressources situées dans leur contexte technique et géo historique. Dans la même visée, la rubrique privilégie les recherches proposant des démarches d’analyse territoriale multi-niveaux basées sur des méthodologies en cartographie sur SIG, modélisation spatiale, cartographie sociale, métabolisme territorial, ainsi que des approches en prospective spatiale combinant géographie, et modélisation. In fine l’ambition de cette rubrique est d’offrir des travaux de recherche sur le territoire vu comme « invention d’un avenir souhaitable » (Brédif, 2022).

Sustainable territories in the making

The objective of this section is to question the relationships maintained between the notion of territory, often defined as "the constitution of a space of cooperation between different actors with a geographical anchor to reveal particular resources and reveal new solutions" (Zuindeau and Pecqueur, 2018), and the notion of sustainability. In the light of these two polysemous notions, the section offers in a privileged manner works highlighting the interdisciplinary dimensions. The "sustainable territory" will be defined by the intersection of spatial analyzes of data, the play of actors, their modes of coordination, and the resources located in their technical and geo-historical context. With the same aim, the section favors researches proposing multi-level territorial analysis approaches based on spatial analysis, with methodologies in GIS cartography, spatial modeling, social cartography, territorial metabolism, as well as approaches in spatial prospective combining geography and modeling. Ultimately the ambition of this section is to offer research works on the territory seen as “invention of a desirable future” (Brédif, 2022).

Références

Brédif, H. (2022). Réaliser la terre : prise en charge du vivant et contrat territorial. Éditions de la Sorbonne.

Dermine-Brullot, S., & Torre, A. (2020). Quelle durabilité pour le développement territorial ? Réflexions sur les composantes spatiales de l’économie circulaire. Natures Sciences Sociétés, 28(2), 108-117.

Durance, P., Godet, M., Mirénowicz, P., & Pacini, V. (2007). La prospective territoriale. Cahier du LIPS, 7.

Emsellem, K., Liziard, S., & Scarella, F. (2012). La géoprospective : l’émergence d’un nouveau champ de recherche ? Espace géographique, 41(2), 154-168.

Houet, T., & Gourmelon, F. (2014). La géoprospective – Apport de la dimension spatiale aux démarches prospectives. Cybergeo : revue européenne de géographie, vol. 667 [En ligne].

Melé P. (2009) Identifier un régime de territorialité réflexive. In : Territoires, territorialité, territorialisation, controverses et perspectives. Vanier M. (Dir.), Presses universitaires de Rennes, p. 45-55.

Pecqueur B. & Zuindeau, B. (2018). Espace, territoire, développement durable. In : Développement durable et territoire : Nouvelle édition originale. Zuindeau B. (Dir.), Presses universitaires du Septentrion, pp 49-58.

Villalba, B., & Petit, O. (2014). Quinze ans de recherches sur l’interface entre développement durable et territoires. Un bilan réflexif. Développement durable et territoires. Économie, géographie, politique, droit, sociologie, 5(3).

Rédacteurs en chef de la rubrique : Hugues Choplin et Vincenzo Raimondi

La rubrique « Varia » publie, après relecture et validation, des travaux n’entrant pas dans les champs thématiques des autres rubriques des Cahiers Costech, dès lors que ces travaux sont reliés au domaine scientifique de la revue, tel que définit lors de sa création (cf. : « à propos ») :

Le domaine scientifique de référence des « Cahiers Costech » correspond à l’ensemble des travaux relatifs aux recherches technologiques en SHS, il coïncide notamment avec le domaine de recherche du Costech-UTC et peut également faire place à des annonces d’évènements futurs ou de publications réalisées à partir d’autres centres de recherche.

Rédacteurs/trices en chef de la Rubrique : Guillaume Carnino,
Celya Gruson-Daniel

Cette rubrique présente les mémoires de thèses, soutenus pour l’obtention des diplômes de doctorat (Dr) ou d’habilitation à diriger des recherches (HDR) par des membres du Costech ou du gis-UTSH ou à la demande de l’un d’eux. L’introduction des mémoires est publiée dans la page de présentation qui contient également le mémoire en texte intégral en fichier joint ou l’url permettant de télécharger ce mémoire.

Rédacteur en chef de la rubrique : Jérôme Valluy

La rubrique « Ouvrages reçus » présente les livres, rapports et numéros de revues envoyés au responsable de rubrique ou à un-e autre membre du Costech-UTC et entrant dans son domaine scientifique. Les formes de présentation sont variables : recensions avec discussion, simples résumés ou présentations d’éditeurs, discussions critiques approfondies, parties d’ouvrages publiées avec autorisations des éditeurs et auteurs...
Les ouvrages peuvent être envoyés en format numérique (jerome.valluy@utc.fr) et/ou en format papier (J.Valluy, 32 avenue de la Libération, F-60200 Compiègne).
Tous les ouvrages reçus entrant dans le domaine de recherche du Costech-UTC sont présentés, a minima par éditorialisation de la présentation d’éditeur, et, le cas échéant, transmis à l’un-e des chercheur-e-s du laboratoire pour une recension détaillée. Lorsque les recensions comportent plus que de simples résumés et ouvrent des discussions sur les ouvrages, les auteurs des ouvrages peuvent répondre, sur la même page, et sont invités à le faire.
Les ouvrages n’entrant pas dans le domaine des Cahiers Costech ne sont pas renvoyés.

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